S’il est un sujet technique parmi les sujets techniques c’est bien celui des analyses physico-chimiques. Pour tous ceux qui ont déjà vus des résultats de prélèvements, l’impression est troublante de se retrouver à nouveau devant nos cours de physique-chimie avec des unités si longues qu’on peine à les lire.
Pourtant, même si ces prélèvements s’intéressent à des éléments microscopiques qu’on ne soupçonne pas ils peuvent se révéler d’une importance déterminante si des écarts sont détectés.
Quand on parle de qualité de l’eau la première chose qui vient à l’esprit est bien entendu le contrôle des légionnelles, ce qui fait sens puisque l’apparition de cette bactérie peut entrainer des conséquences sur la santé des occupants. En ce qui concerne la légionnelle, d’ailleurs, les choses sont assez basiques : soit il y en a, soit il n’y en a pas. Quant à s’en débarrasser même si les traitements ne sont pas toujours efficaces du premier coup au moins on sait comment s’y prendre.
Les analyses physico-chimiques ne s’attèlent pas à mesurer ce qui pourrait nuire aux occupants mais au bâtiment et aux installations techniques. Car oui, rappelons-le, même si ces dernières années le marché laisse entendre que les services généraux travaillent principalement au confort des occupants ils sont aussi responsables de la bonne santé du bâti et de ses éléments techniques.
Fer, Cuivre, pH, dureté de l’eau, autant de paramètres qui permettent de déterminer la qualité des eaux techniques du bâtiment et donc d’identifier d’éventuelles dérives.
Une des particularités de ces mesures tient au fait qu’il ne s’agit pas de prendre les paramètres indépendamment les uns des autres mais de les contextualiser. En clair, une valeur ne veut rien dire dans l’absolu. Est-elle en augmentation ou en baisse ? Cette variation est-elle périodique ? Comment se comportent les autres paramètres ?
De manière générale il est recommandé de réaliser une analyse tous les trimestres sur chaque réseau fermé ainsi que sur les réseaux ECS.
Plusieurs entreprises sur le marché sont capables de réaliser ces prélèvements et vous fourniront une analyse des valeurs mesurées avec préconisations associées.
A ce titre, plusieurs bonnes pratiques peuvent vous permettre de mettre en place un suivi efficace de la qualité de vos eaux techniques :
(1) Définir des points de prélèvements en suivant les recommandations de votre prestataire et conserver pour chaque réseau un point de prélèvement identifié physiquement, visible et unique,
(2) Garder une trace de tout produit de traitement injecté dans le réseau (date, volume injecté, nature du produit avec sa fiche technique si possible),
(3) Agréger un maximum d’informations sur vos réseaux, notamment leur volume total. En suivant les appoints vous pourrez alors vous faire une idée de la proportion d’eau qui a été renouvelée.
Aussi, ce type d’analyse revêt une importance d’autant plus grande si vous exploitez des réseaux glycolés. En effet, il peut arriver que le glycol se dégrade au fil du temps. Dans ce cas vos installations ne seront plus protégées et vous êtes en risque en cas de gel. Ne pensez pas que cela n’arrive qu’aux autres, le prix d’une analyse sera toujours moins cher que le coût d’un sinistre !
Pour conclure, nous pouvons dire que la qualité des eaux techniques fait partie de ces sujets invisibles (vous savez, comme l’état de vos vieilles armoires électriques ou ces fissures dont on s’occupera plus tard) mais qui peut engendrer un risque de plus en plus important à mesure que le temps avance s’il n’est pas à minima monitoré.
Au regard du coût raisonnable de quelques prélèvements par un laboratoire spécialisé, vous avez tout à gagner à vous assurer que vos réseaux sont sains.
